Les conséquences de la crise, ce sont des salaires non payés, un emploi que l'on perd, un logement que le propriétaire refuse d'entretenir pour son locataire, des loyers impayés. C'est, quand on a perdu son emploi, une relation de couple qui se délite...
Autant de situations dans lesquelles, on a besoin de recourir à la justice. Or le budget de la justice, c'est 0.18 % du PIB, 58 € par habitants, c'est-à-dire, un peu plus que la Pologne, deux fois moins que l'Allemagne. Cela signifie des délais de procédure qui se comptent en mois, en années même. Ce sont aussi des juges qui ne peuvent consacrer assez de temps aux affaires qu'ils doivent juger. Ce sont des avocats qui parfois, c'est vrai, font de « l'abattage » pour rentabiliser leurs cabinets, se tirant ainsi une balle dans le pied, une bonne réputation étant si difficile à faire alors qu'une mauvaise est tellement vite faite. La concurrence n'est pas rude dans ce métier, qui compte beaucoup de places en haut, mais dont toutes les places en bas sont déjà prises. Le Syndicat des avocats de France rappelle que seul un doublement du budget de la justice et un triplement de celui de l'aide juridictionnelle permettrait de sortir cette justice de la médiocrité dans laquelle elle se trouve depuis des années. C'est nécessaire particulièrement en période de crise, car c'est alors que le besoin de justice est le plus important. Ensuite, il faudra changer les mentalités dans la justice, pour qu'elle se donne les moyens d'être respectée par tous en étant elle-même respectable, ce qui, il faut bien le dire, ne coûte rien...
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Le blogActualité juridique par Claude COUTAZ, avocat. Archives
Décembre 2023
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